Écrire sur la place des écritures, à Figeac, ce 3 avril.
C’est lundi. Il fait calme.
Tourterelles et choucas. Bruits d’ailes qui fendent le ciel. Cris de communication territoriale.
Avril, il fait encore frais. Quelques touristes déjà s’émerveillent. La femme qui tient un bâton de marche me regarde et me sourit. Elle traverse la place, observe les signes et voit une femme qui écrit…
Au centre de la place et au centre de l’attention, la pierre : réplique en taille XXL de la pierre de Rosette. Trois plaques au sol. Codes différents pour un même message. Des hiéroglyphes, des lettres grecques et de l’égyptien ancien. Trois plaques, un seul et même texte. Tout le monde ici semble savoir ça, oui, mais quel est le message ?
Aujourd’hui, ce serait si simple de le savoir. Aujourd’hui, il suffirait de demander à qui vous savez. Je tiens la réponse à portée de main. En trois touches effleurées sur mon téléphone, je peux connaître instantanément l’information qui est demeurée un mystère pendant de nombreux siècles.
Aujourd’hui, il semble que tout le monde dispose de sa machine à décoder personnelle.
Nous sommes en 2023.
Devant moi, autour de moi, des siècles gravés dans la pierre. La pierre et son ciment qui fait tenir notre réalité. Ce ciment que les choucas aiment tant gratter. Le temps creuse son empreinte dans la pierre. Le même temps qui s’égraine à travers les générations de choucas et à travers le savoir des Hommes. Ce temps qui me traverse ici et maintenant, place des écritures à Figeac, ce lundi 3 avril 2023.
Quelle est l’essence de ce texte ?
Est-ce la véritable question ?
Texte et photo : Emmanuelle ANDLAUER 04/2023
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