Mères
Front de mer.
Partout où il y a la mer, il y a… le vent. Le vent froid, le vent glacial, le vent fort, le vent.
Abritée par un abri qui n’a d’abri que le nom. Abri fait de planches espacées. Abri qui doit abriter du soleil quand il est là mais aujourd’hui, il n’est pas là. Aujourd’hui, il n’y a que le vent. Et cet abriqui n’abrite pas du vent.
Couleurs harmonieuses, toujours. Les couleurs de l’eau, du ciel et du sable s’harmonisent toujours. Temps terne. Nuages épais mélangés de gris et de bleu.
Et la mer… De quelle couleur est la mer ?
La mer, elle s’adapte aux couleurs du temps. Puis elle continue à rouler ses torrents d’écume. Blanc pur, blanc franc.
Les couches de nuages révèlent une luminosité suspecte. Peut-être le soleil est-il juste là-derrière?
Sur la balade de bitume gris foncé, des gens passent. Solitaires, ils courent. Ils tentent d’échapper au temps. Baskets et écouteurs, petit training du matin dans le ronron des vagues.
Murmure du mouvement de l’eau.
Pulsations de notre planète. Pulsations de la terre. Respiration de la mer.
La mer est le rythme, le souffle, la preuve que la terre est un organisme vivant.
Et les vagues se fracassent dans ce bruit tellement régulier qu’on ne l’entend plus. Force douce et puissance en sommeil. Tension interne qui ne menace pas mais qui est là. Sécurité. En cas de besoin, elle peut se réveiller et révéler sa puissance insoupçonnée.
La mer. Les mères.
Pulsations de l’humain.
Les mères au souffle calme, à la force ensevelie.
Mères abreuvées à la source.
Mères, levez-vous ! l’ Homme a besoin de vous, debout !
Texte et photo : Emmanuelle Andlauer
11/2019
Comentarios